Voici une oeuvre de taille plutôt conséquente car il s'agit d'un diorama au 1/25e (environ) avec 54 figurines, une façade d'un manoir et également une portion d'un parc. Ce projet n'était pas destiné à figurer sur ce forum car étant une commande privée pour une personne passionnée du premier empire. Mais cette dernière étant tombée sous le charme de la réalisation, elle m'a vivement conseillée de poster ces quelques photos qui malheureusement ne sont pas dans une qualité extra car prises sur le vif depuis mon petit atelier de maquettisme.
Le diorama, comme je le disais, est une demande d'un particulier qui souhaitait offrir une scène sur la campagne des six jours en février 1814 à un membre de sa famille. Mais n'étant pas maquettiste, cette personne se tourna vers moi par le biais d'un contact sur Facebook. Après quelques échanges par mail, nous nous sommes donc convenus des bases pour cette miniature ainsi de diverses choses comme la durée de réalisation ainsi que le coût total. Comme pour tout projet comportant un bâtiment, il m'a fallu réaliser quelques plans sur papier afin de les soumettre puis de les valider après rectifications (détails des rambardes, forme de l'escalier, hauteur générale etc).
Une fois cela fait, il m'a fallu environs 14 mois pour réaliser la façade et son intérieur, la toiture à la mansarde, la réalisation des moules en silicone pour dupliquer les figurines (celles d'origines envoyées par le client étant en plomb/étain recouvertes d'une mince couche d'argent), peindre la cinquantaine de sujets et enfin achever ce diorama par la fabrication du socle en bois et de sa vitrine. Les dimensions de la scène font 41x41x42cm pour un poids d'environ 6kg vitrine comprise. La commande a été livrée en mains propres afin d'éviter une livraison en recommandée d'un certain tarif (vu le poids, le fdp aurait été élevé) et également d'éviter les risques de casses.
Voici donc les quelques photos montrant la réalisation de ce projet au 1/25...
Construction de l'escalier principal et de son garde-corps en fer forgé (réalisé en fil de fer) :
Découpage puis construction de la façade en carton plume d'une épaisseur de 20mm :
Réalisation du fronton (réalisé en médium, bois,carton et plâtre) qui vient se fixer au-dessus de l'entrée :
Le fronton posé ainsi que ses piliers :
Création des rambardes et de l'encadrement pour chaque fenêtre :
Création des lucarnes à fronton galbé et de la porte d'entrée :
La porte double est réalisée essentiellement en médium, carton et bois :
Assemblage des poutres pour le plancher du premier étage :
Pose d'un véritable parquet en pointe de Hongrie sur lambourdes. Chaque lame de bois est coupée aux extrémités à 45° pour une longueur de 28mm.
Cela m'a demandé énormément de temps car c'est l'un des types de parquet les plus compliqués à faire (même pour les menuisiers pros) :
Gravure de la maçonnerie des lucarnes et pose des fenêtres en bois.
Ces dernières ont été compliquées à réaliser en raison de leur forme arrondie
ainsi que de la présence de nombreux petits bois (barres formant des rectangles sur les vitres) :
Après ponçage du parquet et rebouchage de quelques imperfections, ce dernier a été verni avec du vernis de couleur chêne doré :
Il était impératif de conserver les fibres du bois de chaque latte, c'est ce qui donne tout le charme de ce type de parquet qui se module à la lumière :
Mise en peinture de la façade avec des teintes dites pastels.
Les huisseries ont été peintes en blanc cassé, un grand classique de l'architecture à la française :
Voici l'imposante porte d'entrée :
Le système de verrouillage du battant à manette ainsi que la serrure à l'ancienne :
Ici, la plus grosse difficulté, la charpente d'une toiture à la mansarde tout en bois et pour compliquer la tâche,
le tout coupé en suivant le prolongement du cadre du diorama... :
Après plusieurs semaines de galère avec la charpente, autre challenge, la pose d'une multitude d'ardoise en carton ainsi que des noquets... :
Mise en peinture des ardoises à l'aérographe puis finitions au pinceau brosse pour réaliser quelques lavis :
Petit aperçu en plaçant un arbre devant pour la photo.
Je me rendrais compte par la suite que ce dernier est trop petit... :
Ici, vue sur l'escalier donnant vers le parc du manoir avec son mur d'enceinte réalisé en carton plume et médium :
Petit essai avec les tirages réalisés en plâtre fin (sauf les fusils qui sont en plomb/étain) à partir des moules en silicone :
Mise en place de la décoration intérieure avec des boiseries peintes à l'étage style XVIIIe ainsi que dans le hall d'entrée qui est du style empire :
La frise au plafond qui est une corniche, est réalisée en plâtre moulé tout comme la rosace où vient se fixer le lustre :
Les plinthes sont en marbre rose et le sol est une imitation dallage en pierre et cabochons d'ardoise cirée.
Vu la hauteur des fenêtres, les volets ne sont plus externes mais internes à plusieurs panneaux repliables généralement décorés comme le reste de la pièce.
Ce genre de chose ne se fait plus de nos jours :
Ici les deux lustres de style empire réalisés entièrement en scratch à partir de roues de char issues de ma boîte à rabiot :
Détail d'un lustre avec ses bougies :
Réalisation d'une malle en bois qui trouvera sa place dans le grenier :
Pour l'accompagner, une vieille table de bureau à torsades style Louis XIII ainsi qu'un tricorne et une épée dite à la Wallonne du temps de Louis XIV :
Pour l'étage, deux console style empire avec de vrais miroirs taillés à l'aide d'un coupe verre :
Peinture du plateau en marbre gris et teinture du bois avant vernissage :
Le bureau et la malle une fois peints. J'ai également réalisé des bougeoirs en fer forgé époque Louis XIII pour aller avec la table :
Une paire d'appliques murales pour le hall d'entrée toujours dans le style empire :
Les quelques photos des figurines en cours de réalisation :
Napoléon facilement reconnaissable : Les maréchaux :
Napoléon :
Deux officiers des carabiniers de la garde impériale avec leur cuirasse d'acier plaquée de cuivre rouge:Un escadron de carabiniers :
Et le rendu final avec les figurines au complet, le tout protégé sous une vitrine en plexiglass :
Les Marie-Louise, dernières levées de Napoléon pour tenter de repousser "l'Hydre", une gigantesque colonne des coalisées forte de plus de 450 000 hommes.
Je me suis permis de modifier légèrement quelques figurines notamment au niveau des shakos.
Certains sont en effet recouverts d'une toile imperméable (du ruban téflon pour plomberie) pour renforcer l'étanchéité de leur coiffe qui à la base,
n'était constituée que de carton, de feutre et de cuir ciré... :
Les piétons ayant chacun un socle, il m'a fallu les noyer dans le sol.
Ce dernier est réalisé en ciment teinté avec un pigment spécial afin de me laisser un temps raisonnable pour installer les figurines.
Cette opération aurait été impossible avec du plâtre... :
Vue arrière :
Détail du premier étage. Les bronzes sur les consoles sont des copies de figurine au 1/76e : Détail du hall d'entrée et de sa décoration inspirée de la Grèce antique, ce qui est une caractéristique du premier empire avec les ornements égyptiens :
Détail du grenier et des quelques meubles entreposés.
Les bougeoirs en fer forgé sont visibles cette fois-ci. Des paquets d'ardoise ont été entreposés ici et là :
Voilà pour cette petite histoire à propos de cette oeuvre qui m'aura demandé beaucoup de temps, 14 mois de travail et un nombre conséquent d'heures. Mais l'essentiel était que cela plaise et j'en suis ravi.
A+